De l’éducation à la facilitation, l’ambition de faire les choses différemment
De l’éducation à la facilitation, l’ambition de faire les choses différemment
Je suis une pédagogue dans l’âme. Toutes les phases de ma carrière m’ont menée à mon rôle d’aujourd’hui, celui de consultante et facilitatrice en approches collaboratives. Quand je m’arrête pour faire le point, je vois toute la place de l’éducation dans mon parcours. C’est le cadre qui me guide, une communauté qui me nourrit et l’environnement qui m’inspire à mettre mes connaissances au service de projets plus grands que moi.
Voici un survol de mon parcours et de mes déclics professionnels.
Un projet éducatif qui change tout
Quand je raconte que je viens du milieu de l’éducation, plusieurs personnes m’imaginent enseigner devant une classe. Et elles ont raison : c’est ainsi que ma carrière a commencé. C’était il y a plus de 20 ans. Après l’obtention de mon baccalauréat en enseignement au secondaire, j’ai été enseignante suppléante pendant quatre ans. Chaque semaine, je découvrais de nouveaux groupes, de nouvelles matières à enseigner allant des mathématiques à l’anglais et à l’histoire.
Je naviguais dans cette phase initiale de ma vie professionnelle lorsque j’ai vécu un premier tournant en organisant un séjour au Guatemala avec des élèves de 4e et 5e secondaire. En tant que chargée de projets éducatifs, j’ai conçu et dirigé ce projet d’initiation à la coopération internationale, le tout premier de l’école où je travaillais.
Ça a été un véritable déclic! Rassembler des jeunes, les sensibiliser à des enjeux importants, planifier une démarche préparatoire sur plusieurs mois, animer des rencontres et des formations thématiques, accompagner un groupe sur le terrain et faciliter l’intégration d’apprentissages au retour… chaque étape représentait un nouveau défi à relever. J’ai découvert ma capacité à mener à bien un mandat majeur et, surtout, à rallier les gens derrière une initiative.
La piqûre pour l’éducation sous toutes ses formes
J’avais envie d’explorer d’autres aptitudes, de me bâtir une boîte à outils qui dépassait les frontières de l’enseignement traditionnel. Un retour aux études s’imposait. J’ai opté pour un diplôme d’études supérieures spécialisées (DESS) en relations publiques. Ma grande curiosité, ma soif de connaissances ont été stimulées alors que je plongeais dans un tout nouveau domaine d’activités, celui des communications.
Ma passion pour l’éducation n’étant jamais bien loin, j’ai choisi d’effectuer mon stage au cégep Garneau, où j’ai poursuivi mon parcours comme conseillère pédagogique en mobilité internationale. Pendant sept ans, j’ai travaillé de concert avec le personnel enseignant pour mettre en place une variété de projets d’études à l’étranger. Notre objectif était de concevoir et de coordonner des séjours avec une grande valeur pédagogique pour les cégepien·nes, qu’ils étudient en sciences, en langues, en histoire, en techniques policières ou de design d’intérieur.
En parallèle, je collaborais avec l’équipe de coordination d’une université du Mexique pour l’accueil d’étudiant·es mexicain·es lors de leur session d’études dans la province. Encore aujourd’hui, je suis en contact avec ces précieux collaborateur·trices de l’époque.
On peut dire que je suis tombée sous le charme de ce milieu de vie bouillonnant.
Un nouveau paradigme se dessine
Lorsque j’ai fait le saut dans le monde universitaire, mon amour pour le secteur de l’éducation a continué de grandir. Avec le recul, je vois bien qu’accepter le poste de directrice du Centre de formation en développement durable (CFDD) de l’Université Laval s’est révélé être le deuxième moment décisif de ma carrière.
Je regarde le chemin parcouru et je ressens une grande fierté. Après tout, j’ai commencé ce mandat seule! Grâce à l’appui de partenaires, notamment des membres du personnel et des ingénieur·es issu·es de la Faculté des sciences et de génie ainsi que des architectes, j’ai rassemblé le financement nécessaire et une équipe solide pour lancer le CFDD.
C’est pendant cette période charnière que j’ai découvert le processus de conception intégrée (PCI) et des concepts tels que l’innovation et la cocréation. Quand j’ai saisi tout ce qu’on pouvait accomplir avec les approches collaboratives, j’ai eu une révélation!
Se lancer pour toucher plus de gens
Le fil conducteur de ma carrière a été et est encore aujourd’hui l’éducation. Avec les années, j’ai vu ma passion pour l’animation grandir, mon désir de faire les choses autrement s’approfondir et ma force pour l’accompagnement d’équipes de toutes sortes se multiplier.
En 2020, je me suis lancée à mon compte, heureuse de centrer mes compétences complémentaires au cœur de ma pratique professionnelle. Je sentais que je pouvais aider plus de gens, soutenir plus d’organisations en tant que consultante externe. En suivant des formations spécialisées en design thinking, j’ai rempli ma boîte à outils d’une variété de techniques de facilitation et d’exercices de cocréation.
Je suis convaincue que j’ai une plus grande portée maintenant que j’accompagne une diversité d’équipes dans des projets plus variés les uns que les autres. J’ai multiplié mon effet dans la communauté!
Mes formations permettent un changement de perspective : les équipes découvrent de nouvelles façons de collaborer, qu’elles peuvent mettre en place rapidement. Et lors d’un design sprint de quelques mois, le changement est d’autant plus visible, alors que les participant·es élaborent des solutions concrètes en mode collaboratif.
Chaque fois, je suis impressionnée de voir les organisations se lancer dans la nouveauté et remettre en question leurs manières de faire pour en essayer d’autres. J’ai toujours cru que tout était possible, mais avec le design thinking, j’en ai désormais la preuve.
Les horizons de mon parcours en éducation sont vastes, mais ma vision idéaliste et mon besoin vital de changer les choses autour de moi sont demeurés centraux à chaque étape de ma carrière.
Oui, l’éducation fait partie de moi. Mais je me rends compte que ce n’est pas uniquement le cas quand je donne une formation sur le travail d’équipe et le design thinking à des enseignant·es de cégep, comme je l’ai fait récemment. L’éducation se faufile dans chacun de mes projets et touche chacun des groupes que j’accompagne.
Et bien sûr, je poursuis mes propres apprentissages au contact des participant·es qui cocréent et innovent en ma présence. Une âme de pédagogue, donc, mais aussi de formatrice, de facilitatrice et d’éternelle étudiante.